Le projet de 3,5 M€ porté par la famille Braley, soutenu par l’Europe, l’état et le conseil régional, est en cours de réalisation. La station sera opérationnelle d’ici la fin de l’année.

L’hydrogène est-il une des solutions d’avenir pour l’automobile ? Christian Braley en est fermement convaincu. Souvent à la pointe des technologies, l’entrepreneur de Bezonnes n’a pas hésité, comme il l’a déjà fait dans d’autres domaines économiques, à se lancer dans l’aventure, en initiant la première station d’hydrogène du département. Le projet a démarré il y a de cela quelques années. Depuis l’an dernier, il a commencé à prendre forme, près des bâtiments de l’entreprise, route d’Espalion, aux portes de Rodez et d’Onet-le-Château. «Il faut beaucoup de temps et d’argent», ne cache pas le dynamique septuagénaire. «Mais si on n’avance pas on recule.» Une réflexion qui résume parfaitement la philosophie qui a toujours guidé Christian Braley dans ses différentes affaires.

«Nous en sommes aux balbutiements»

Après quelques retards occasionnés par de nécessaires travaux d’extension du terrain d’implantation de la station, pour permettre la giration des véhicules, le chantier vient de reprendre, à proximité des nouveaux bâtiments de l’entreprise Braley, route d’Espalion. Ce projet de 3,5 M€, subventionné à hauteur de 1,6 M€ par l’Europe, l’État et la Région, a pu voir le jour dans le cadre d’un appel à projets européen, ayant réuni plusieurs partenaires, dont EDF, Areva et l’institut européen de recherche sur l’énergie, autour de Christian Braley. La future station de production et de distribution d’hydrogène et de distribution de gaz naturel sera opérationnelle d’ici la fin de l’année. L’hydrogène sera produit par électrolyse (on sépare les molécules d’hydrogène des molécules d’oxygène) à partir d’énergie fatale, autrement dit de «l’électricité perdue» (la nuit notamment). «On revient à notre cœur de métier, qui permet de donner une seconde vie aux déchets. À terme, une partie du méthane viendra du centre de méthanisation de Bozouls et on devrait également récupérer l’oxygène.»

En attendant la mise en service des nouvelles installations, la conduite de gaz naturel sera fonctionnelle d’ici la fin du mois. Et une station provisoire de distribution d’hydrogène permet, depuis déjà plusieurs mois, de faire le plein de la quinzaine de véhicules dont sont équipés Rodez Agglomération, les mairies de Luc-la-Primaube et Onet-le-Château, La Poste, EDF, Enedis, ou bien encore Ruban Bleu et, bien sûr, l’entreprise Braley.

«Nous en sommes aux balbutiements. Pour l’instant, il y a très peu de véhicules équipés pour rouler à l’hydrogène, puisque seule la start-up grenobloise Symbio FCell équipe des Renault Kangoo et comme il n’y a pratiquement pas de station, les gens n’osent pas franchir le pas, image l’entrepreneur. Une fois qu’il y aura la station, plus de gens et d’entreprises oseront s’équiper.» Et Christian Braley, en véritable précurseur de mettre notamment en avant les vertus écologiques de ces énergies que l’ont dit vertes et propres : «Le gaz naturel pollue 30 à 40 fois moins que le pétrole et il est 30 % plus économique. L’hydrogène c’est une véritable qualité de vie.» Reste à convaincre de nouveaux utilisateurs.

Un véhicule fonctionnant à l’hydrogène est équipé d’un moteur électrique et d’une pile à combustible.