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Située route d’Espalion, la station de fabrication et de distribution d’hydrogène a été commandée par Christian Braley, qui est convaincu du bien-fondé de cette énergie non polluante.

Pandémie de la Covid – 19 oblige, le chantier de construction de ce qui sera à terme la plus grande station de production et de distribution d’hydrogène du territoire national accuse quelques semaines de retard. Initialement prévue pour fin 2020, la livraison de l’équipement situé route d’Espalion, à la lisière des communes de Rodez et Onet-le-Château, dans le prolongement des bâtiments de l’entreprise Braley, devrait finalement intervenir au cours du premier trimestre 2021.

Un retard imputé à la pandémie par Christian Braley. “Beaucoup d’entreprises ont été contraintes de fermer leurs portes faute de commande. D’autres ont tourné au ralenti”, indique l’entrepreneur de Bezonnes.

Énergie fatale

“Comme la société fabricant le catalyseur qui va équiper à terme la station castonétoise. C’est une pièce essentielle dans la production d’hydrogène”, précise le porteur du projet en tablant sur une livraison de la pièce “après les fêtes de fin d’année”. Pour mémoire, l’hydrogène sera produit sur place par électrolyse (on sépare les molécules d’hydrogène des molécules d’oxygène) en utilisant l’énergie dite fatale. “C’est de l’électricité perdue car produite au beau milieu de la nuit, à l’heure où presque tout le monde dort. Elle n’est donc pas utilisée et vu qu’elle ne peut pas non plus être stockée, elle est perdue “, traduit le dynamique entrepreneur.

On revient à notre cœur de métier, qui permet de donner une seconde vie aux déchets. À terme, une partie du méthane viendra du centre de méthanisation de Bozouls et on devrait également récupérer l’oxygène.” En attendant la mise en service des nouvelles installations, une station provisoire de distribution d’hydrogène permet, depuis déjà plusieurs mois, de faire le plein de la vingtaine de véhicules du secteur fonctionnant déjà à l’hydrogène.

Peu de véhicules équipés

Une (petite) flotte de véhicules des collectivités (Rodez Agglomération, les mairies de Luc-la-Primaube et Onet-le-Château, et des entreprises comme La Poste, EDF, Enedis, ou bien encore Ruban Bleu et, Braley, cela va de soi). Une flotte de véhicules qui ne s’est pas beaucoup étoffée au grand dam de Christian Braley, précurseur dans ce domaine (comme dans beaucoup d’autres). “Mais, cela va venir, déclare-t-il avec un optimisme naturel. Il faut que les collectivités et les grandes entreprises montrent l’exemple. D’un autre côté il faut aussi des stations en nombre suffisant bien réparties sur tout le territoire. Quand les particuliers seront convaincus du bien-fondé de cette technologie, il y aura davantage de commandes. Les constructeurs seront aussi plus nombreux à proposer des véhicules et cela contribuera de fait à faire baisser leurs tarifs.”

“Une énergie d’avenir”

Christian Braley en est convaincu : l’hydrogène est l’une des solutions au règlement du problème de pollution et de réchauffement climatique.

C’est aussi pour cela qu’il n’a pas hésité longtemps pour se lancer dans l’aventure et créer, avec ses partenaires, cette station unique en Aveyron.

Ce projet de 3,5 M€ a été subventionné à hauteur de 1,6 M€ par l’Europe, l’État et la Région. Il a vu le jour dans le cadre d’un appel à projets européen réunissant plusieurs partenaires autour de Christian Braley, dont EDF, Areva et l’institut européen de recherche sur l’énergie.

source : La dépêche du Midi rachid benarab