La société marcillacoise fabrique, de A à Z des filtres à huile pour les marchés de la voiture neuve et des pièces de rechange.

Arrivé de Picardie en juin 2017, Cédric Monatte est le directeur de l'usine Purflux de Marcillac.

Arrivé de Picardie en juin 2017, Cédric Monatte est le directeur de l’usine Purflux de Marcillac.

Dans le département de l’Aveyron, les équipementiers automobiles de taille conséquente ne sont pas si nombreux. Il y a, bien sûr, Bosch, à Onet-le-Château ; Sam Technologies, ou Jinjiang Sam, comme il convient de dire désor­mais depuis la reprise de l’entre­prise viviézo-decazevilloise par le groupe chinois en toute fin d’année 2017 ; et puis il y a Purflux, à Marcillac. Une entreprise dont on peut avoir quelques difficultés à saisir au­jourd’ui le nom véritable, entre Purflux, son appellation d’ori­gine, ou Filtrauto, sachant que le site fut tout d’abord rattaché au groupe Labinal, pour être repris de manière très provisoire par Va­léo en 2000, avant que le groupe Sogefi ne rachète à son tour la so­ciété en 2001.

Peu importe, pour les Marcilla­cois et pour bon nombre d’ Avey­ronnais, Purflux reste et restera Purflux, d’autant que Sogefi uti­lise le tenue dans son catalogue de marques, terme étendu toutefois à d’autres sites européens, brési­liens et argentins.

Des grands noms de l’automobile

Nouveau directeur de l’usine de­puis juin dernier, Cédric Monatte ne dément pas, même si, de ma­nière très officielle, l’unité de pro­duction du Vallon affiche l’iden­tité Sogefi Filtration SA. Quoi qu’il en soit, arrivé de Picardie voilà donc huit mois, Cédric Monatte dirige une entreprise spé­cialisée dans la fabrication de fil­tres à huile pour l’automobile. Des filtres, il en sort 24 millions par an des ateliers marcillacois, soit à peu près 110 000 par jours. Des filtres conçus de A à Z dans les 12 000 m2 des ateliers mar­cillacois (sur 3 hectares de super­ficie globale), des éléments pa­pier aux éléments métalliques. Comme l’indique son directeur, Sogefi Filtration SA cible exclu­sivement deux marchés : le pre­mier concerne la voiture neuve et les pièces de rechange réser­vées au circuit des constructeurs. Dans ce cadre, les clients ont pour nom Renault, PSA, Honda, Volkswagen, Ford… Le second tient dans la distribution et la com­mercialisation des filtres pour le marché des pièces de rechange hors constructeurs, destinés aux enseignes spécialisées ou à la grande distribution. Dans les deux cas, et en s’appuyant sur un ca­talogue qui comprend jusqu’à 200 références, le niveau d’acti­vité est pour l’heure satisfaisant. Quels que soient les soubresauts rencontrés depuis quelque temps par les motorisations diesel. “Nous ne sommes pas touchés par ce phénomène, confirme Cé­dric Monatte. Un filtre à huile est nécessaire aussi bien pour une voiture diesel que pour une voi­ture essence. Si crainte il devait y avoir, elle se situerait davantage dans la perspective de voir les voitures électriques occuper un jour beaucoup de parts de marché…”

Sur le terrain des craintes, le direc­teur de l’entreprise marcillacoise évoque plutôt un secteur d’activi­tés très concurrentiel, notamment lié aux marchés gagnés par les pays émergents.

L’outil de production constamment modernisé

Pour faire face, des investisse­ments sont régulièrement consen­tis dans l’outil de production local. L’an dernier, un million d’ euros a été injecté dans la modernisation des lignes d’assemblages, au nombre de quatre au total. Cette année encore, un nouvel effort quasi similaire est programmé dans une même démarche d’amé­lioration de la compétitivité avec, entre autres, l’automatisation de divers process de fabrication. Cela pourrait avoir quelques ré­percussions négatives sur l’em­ploi, cependant limitées au vo­lant des intérimaires, compris depuis plusieurs mois entre 40 et 45 personnes, voire moins en fonction de l’activité.

Les 160 salariés en CDI ne de­vraient donc pas être concernés. Des salariés dont une part impor­tante a franchi le cap de la cin­quantaine, d’où des procédures d’embauches qui devraient se ma­térialiser dans les années à venir afin de rajeunir sensiblement les “cadres”

Sogefi, un équipementier planétaire

Le Groupe Sogefi, italien à l’ori­gine, qui a donc repris Purflux Marcillac en 2001, est l’un des lea­ders mondiaux dans le domaine des équipements pour l’industrie automobile. Sogefi conçoit, dé­veloppe et produit des systèmes de filtration, des composants de suspension, ainsi que des systèmes de gestion de flux d’air et de refroidissement moteur. Implan­tée dans 21 pays et sur quatre continents, Sogefi compte 42 uni­tés de production, dont Marcillac. Sogefi emploie plus de 6 700 per­sonnes dans le monde, réparties dans les 21 pays où le groupe est implanté. La marque Purflux, spécialisée dans la filtration, est pré­sente en France à travers son unité aveyronnaise et une autre, plus imposante, implantée en Normandie, A noter qu’en 2017 et pour la troisième année consé­cutive, les filtres Sogefi ont équipé d’origine les dix voitures les plus vendues en France.

 

Source : Midi Libre – 20/02/2018 – FRANÇOIS CAYLA : Purflux, une entreprise à l’activité industrielle bien huilée