Les financements, les terrains, la main-d’œuvre, sont quelques-unes des problématiques à résoudre pour toucher au but d’un développement promis comme exceptionnel.

L’annonce en début de semaine du projet de développement porté par l’entreprise viviézoise Snam (production d’accumulateurs reconstitués pour le stockage de l’énergie) avec la perspective de voir plus de 600 emplois créés sur les cinq prochaines années, amène forcément plusieurs réflexions. S’il est évident qu’un tel projet pourrait être une aubaine économique, structurelle et démographique pour le Bassin decazevillois, voire le département tout entier, sa mise en œuvre sera forcément lourde, très lourde.

Où trouver les financements ?

Eric Nottez, patron de Snam, ne cache déjà pas qu’il compte sur le soutien plein et entier de tous les partenaires institutionnels pour parvenir à ses objectifs. Une évidence. La région Occitanie, compétente en matière d’économie, fera obligatoire partie du panel des partenaires évoqués. À la Région, justement, on se veut pour l’heure attentif.« Nous avons bien sûr eu connaissance de ce projet industriel qui n’est pas anodin, indique-t-on au service économique. Nous n’en sommes qu’aux prémices, même si les choses pourraient s’accélérer si l’on s’en tient au calendrier évoqué. Plus largement, et sans trop s’engager, on peut dire que si la faisabilité et la crédibilité du projet sont avérées, la Région sera là pour l’accompagner, d’un point de vue financier, technique et humain. »Si la Région tient donc son rôle, les aides au financement du projet Snam devraient normalement suivre à plusieurs niveaux (Europe ? État ? Département ? Autre ?). Comme le souligne un acteur économique aveyronnais rompu à ce genre de procédures : « Quand un partenaire ouvre le robinet des subventions, en particulier dans ce genre de dossiers, tout le monde suit. C’est un effet de cascade bien connu ».

Où installer les nouvelles installations ?

Autre interrogation non négligeable qui attend quelques réponses : les surfaces demandées pour assurer l’extension des activités de l’entreprise, soit près de 4 hectares. Si Eric Nottez a clairement affiché son attachement au Bassin pour y développer son activité, le territoire sera-t-il en mesure de lui procurer les espaces nécessaires, sachant que l’environnement immédiat de l’actuelle usine Snam, à Viviez, ne serait pas retenu pour des questions de contraintes liées au classement Seveso du site.François Marty, maire de Decazeville et vice-président communautaire en charge des affaires économiques, se veut rassurant sur ce point. « Déjà, ce projet, que M. Nottez nous a présenté en petit comité voilà déjà quelques semaines, est une formidable nouvelle pour le territoire, souligne l’élu avec enthousiasme. Pour ce qui est des terrains qui seront nécessaires à sa concrétisation, nous allons devoir affiner la demande de la Snam. Parle-t-on de surfaces d’ateliers ou d’espaces au global ?»« Cela dit, nous avons déjà des idées. Sur la zone des Prades, entre Viviez et Decazeville, nous avons déjà 22 000 m² en bordure de la RD840. Toutefois, ce terrain, qui jouxte l’usine Sam Technologies, sera d’abord laissé à la disposition des repreneurs chinois de Sam s’ils en font la demande. On verra. Sinon, certains ont aussi pensé aux anciens ateliers Coger, à Cransac, occupés un temps par Molénat Menuiserie et aujourd’hui vacants (la collectivité n’a cependant pas la maîtrise foncière des bâtiments cransacois, qui sont encore une propriété privée, NDLR).»« Il y a aussi les ateliers neufs de la zone des Forges, à Aubin, occupés par la société Thermo Plus avant son dépôt de bilan et qui servent actuellement de simple dépôt à une entreprise capdenacoise. Nous allons donc très rapidement travailler sur toutes les possibilités envisageables en lien bien sûr avec M. Nottez, que je tiens ici à remercier pour avoir fait le choix de se développer dans le Bassin en restant sourd aux sirènes d’autres régions. »

Où trouver les futurs salariés ?

Parmi les problématiques qui ne manqueront pas de se poser au fil de la concrétisation du projet Snam, la recherche de main-d’œuvre ne manquera certainement pas de se faire jour. Dans le secteur notamment industriel, il n’est pas un patron aveyronnais qui ne stigmatise pas la difficulté à recruter. Et on parle là de recrutement limité à quelques personnes, voire à quelques dizaines de personnes. Pour le projet Snam, on est sur des centaines…

François Marty est bien conscient des difficultés qui pourraient apparaître à ce niveau. Mais le maire de Decazeville ne tape pas en touche, tout en relativisant la chose. « N’oublions pas que le processus de création d’emplois est lissé sur plusieurs années, ce qui devrait laisser le temps de mettre en place un ou plusieurs dispositifs de recrutement sur le moyen ou le long terme. Dans ce domaine aussi, la Région pourra nous aider de par sa compétence formation.»

« Pour le reste, poursuit le vice-président de Decazeville Comité, ce sera à nous, élus locaux, de faire ce qu’il faut pour rendre le Bassin plus attractif, de faire en sorte que les jeunes aient l’envie de venir ou de revenir y vivre. » Ce n’est pas gagné, bien évidemment. Mais au vu des enjeux qui se profilent pour le Bassin, dans ce printemps économique qui semble vouloir éclore en plein hiver, la mobilisation de tous sera indispensable.

Source : CENTRE PRESSE / DECAZEVILLE / 14 DÉC. 2017 / 11H42 : Plus de 700 emplois en 5 ans : l’ambitieux projet de Snam Viviez en trois questions