Basé à Cambes près de Figeac, le siège de Railcoop, la première coopérative ferroviaire de France, est en ébullition. À quelques mois du départ de ses premières lignes, le projet avance à un train d’enfer : plus de 5 600 sociétaires ont rejoint l’aventure et le capital social fixé à 1,5 million d’euros est quasiment atteint.

Dans les locaux de la pépinière d’entreprises Calfatech située dans la zone de Quercypôle à Cambes, l’équipe de Railcoop est déjà à l’étroit. Il faut dire qu’en moins de deux ans, “la petite idée” de Nicolas Debaisieux a fait du chemin. “Elle est née à Blars où je suis arrivé il y a trois ou quatre ans un peu par hasard, raconte l’ancien fonctionnaire qui, après plusieurs rencontres déterminantes d’acteurs et de défenseurs du rail, se lance dans un projet coopératif inédit en faveur de la mobilité ferroviaire loin des grands axes déjà exploités, sur des lignes secondaires délaissées au cœur de territoires enclavés. Railcoop fait le pari d’un nouveau modèle avec pour objectif de faire préférer le train se positionnant comme une offre complémentaire à la SNCF et en concurrence à l’avion et à la route. L’opportunité offerte par l’ouverture totale à la concurrence du transport ferroviaire en décembre 2020 a été le déclic.

“On est sur des territoires où il n’y a plus de service et où on sent une volonté de se réapproprier ces questions-là. Ce qui nous a confortés dans notre démarche, c’est que très rapidement on s’est rendu compte que le projet suscitait une adhésion. On a lancé formellement Railcoop le 30 novembre 2019 à Cajarc. On était 32 sociétaires…” se souvient le directeur général qui embarque sa sœur Alexandra dans l’aventure.

Le choix de rester dans le Lot

Ensemble, ils font le choix de rester dans le Lot pour développer leur démarche coopérative qui se veut citoyenne, participative et écologique. “On a créé ici 8 emplois, on en a 5 autres prévus dans les semaines qui viennent. On cherche des locaux plus adaptés à Figeac. On va renforcer le siège ici dans le Lot mais comme on a un projet d’envergure nationale, l’idée est aussi d’essaimer sur le territoire nos équipes opérationnelles”. En quelques mois, le projet Railcoop décolle et séduit aujourd’hui plus de 5 600 particuliers, entreprises et collectivités. L’objectif fixé à 1,5 million d’euros de capital social nécessaire afin d’obtenir la licence ferroviaire et le certificat de sécurité pour faire rouler des trains est presque atteint.

Vendredi, les dirigeants de Railcoop ont tenu à accueillir à Cambes leur premier partenaire financier. L’IéS (initiatives pour une économie solidaire) s’engage à hauteur de 30 000 euros dans l’aventure. Cette coopérative de financement solidaire basée en Occitanie a été séduite par le projet innovant et ambitieux, partageant des valeurs communes dans la sphère de l’économie sociale et solidaire. “Railcoop coche tous nos critères : la création d’emplois, le projet de territoire et de proximité et le souci de l’environnement” a souligné son représentant Didier Lascoumes accompagné de Denis Nègre.

Première ligne de frêt à Capdenac

Prévue en 2022, la première ligne voyageurs de Railcoop devrait relier Bordeaux à Lyon, desservant les villes de Libourne, Périgueux, Limoges, Saint-Sulpice-Laurière, Guéret, Montluçon, Gannat,
Saint-Germain-des-Fossés, Roanne. Un recrutement de personnels en gare et conducteurs est prévu début 2022. Et dès le mois de septembre, Railcoop annonce le lancement d’un service de frêt entre Viviez- Capdenac-Gare et Toulouse – Saint-Jory.

                                                                                                                                       Audrey Lecomte – La Dépêche – le