En fin d’année, le PDG de Figeac Aéro Jean-Claude Maillard ne manque jamais la traditionnelle cérémonie de remise des diplômes et des médailles du travail de ses salariés. Jeudi 19 décembre, le fondateur de l’entreprise a, comme à son habitude, animé à sa manière ce rendez-vous annuel. Pas d’allocution écrite à l’avance, Jean-Claude Maillard profite de l’occasion pour commenter – sans filtre et toujours avec humour – l’actualité. Il a commencé fort cette année en attendant l’arrivée retardée du maire de Figeac. « Le maire est en campagne mais il vient. Il y a peut-être des voix à gratter. Qui habite à Figeac ici ? ». Rire général dans l’assistance.
Mieux qu’un long discours, un film réalisé à l’occasion des 30 ans de l’entreprise a ensuite été diffusé, survolant avec de nombreux témoignages l’incroyable aventure de Figeac Aéro débutée en janvier 1989 dans un petit atelier au Surgié. « Le parcours n’a pas été simple, a résumé Jean-Claude Maillard. On a été bien servi par un marché qui s’est développé pour deux raisons : parce qu’il y a de plus en plus d’avions qui volent et puis parce que la stratégie des constructeurs d’avions, des équipementiers a changé à partir des années 90, décidant de fabriquer de moins en moins de pièces dans leurs usines et d’avoir recours à la sous-traitance. On en a profité ». Tellement bien que 30 ans plus tard, le groupe international coté en bourse compte près de 4 000 salariés et rayonne sur trois continents. Cette année encore, il réalise une belle performance, totalisant 450 millions de chiffre d’affaires.
« Ralentir le rythme »
La folle ascension de Figeac Aéro atteint aujourd’hui un nouveau palier. Pour Jean-Claude Maillard, une 3e vie s’ouvre pour l’entreprise : « C’est un signe, cette année on a pour la première fois 21 médaillés et 21 diplômés. Cette société se développe donc moins qu’à une époque… Il y a en fait trois phases dans la vie de Figeac Aéro : le démarrage – naître, exister et apprendre le métier, puis à partir de 2011 la création de filiales à l’étranger avec la volonté d’essaimer notre savoir-faire. Là on rentre – et il est urgent d’y rentrer – dans une phase de consolidation financière qui va durer 2, 3, 4 ans. Ce développement énorme que nous avons eu s’est accompagné d’un endettement de 300 millions d’euros, et d’une pression forte et constante sur les prix. On va rembourser et ralentir le rythme » annonce Jean-Claude Maillard. À 61 ans, le capitaine d’industrie garde plus que jamais les manettes et les yeux rivés sur l’avenir de son entreprise.
Source : Audrey Lecomte – www.ladepeche.fr – Publié le 21/12/2019 à 05:12 – Figeac Aéro : le groupe met le cap vers sa 3e vie