Basée à Aurillac (Cantal), la société Europe service développe actuellement un ramasseur de cônes robotisé pour améliorer les conditions de sécurité des agents des sociétés d’autoroutes.
Ses produits servent aussi bien à déneiger les routes du Lioran qu’à nettoyer les rues de Paris ou entretenir les pistes d’aéroport et les autoroutes. Le groupe aurillacois Europe service est aujourd’hui un acteur majeur du marché hexagonal dans ses deux domaines de prédilection : la viabilité hivernale (déneigement, lutte contre le verglas) et l’environnement (balayeuses, laveuses, ramasseuses de feuilles). Et il compte bien le devenir également en matière de sécurité routière, même s’il le fait déjà avec la « station de saumure » (eau salée plus efficace et économique pour sécuriser les routes par temps de neige et de verglas, NDLR) mise en place dès 1992 à la création de la société par son père, Guy Lafon, et Alain Lespine, qui permet également de diminuer l’impact sur l’environnement, notamment pour les rivières.
Jean Todt pour le lancement
En collaboration avec la société autoroutière APRR, Europe Service développe actuellement “un porteur e-cône”, indique Aurélien Lafon. Il s’agit d’un camion, que le PDG de cette PME, veut roulant à l’électrique, disposant d’un bras robotisé, qui pose et dépose les cônes ainsi que les panneaux de signalisation d’un chantier, sans qu’il y ait besoin d’un agent comme c’est le cas aujourd’hui. Cela permettra de protéger les salariés des sociétés d’autoroutes qui interviennent dans des conditions de dangerosité extrêmes, notamment pour délimiter les zones d’entretien ou de travaux, ainsi que les véhicules accidentés ou à l’arrêt dans des conditions de circulation non interrompue. “Chaque année, certains sont fauchés ou leur véhicule embouti par des camions”. D’où ce robot, actuellement à l’essai chez Europe Service, “qui va réaliser ce dangereux travail auquel personne n’avait pensé jusqu’à présent”, assure Aurélien Lafon, qui a breveté ce concept.
Pour son lancement officiel, prévu en fin d’année, Aurélien Lafon a invité Jean Todt, le Monsieur Sécurité routière à l’ONU, attaché au Cantal et particulièrement à Pierrefort, ville où il a passé les quatre premières années de sa vie avant de partir en région parisienne.
Si la société (220 collaborateurs et 70 millions d’euros de chiffre d’affaires) a pu mener à bien ce projet, elle le doit au bureau d’études de la nouvelle unité de production du groupe Autec, construite l’an dernier aux portes d’Aurillac. A la fois robotisée et numérisée, cette entité a permis notamment de rapatrier une partie de l’activité mécano-soudure et chaudronnerie que la société sous-traitait jusqu’à présent en Europe de l’Est, afin de maîtriser la fabrication complète du groupe, moyennant un investissement de 18 millions d’euros qui a permis la création de quarante-cinq nouveaux emplois.
Emmanuel Tremet – La Montagne – le 06/04/2023