Rencontrer un voyageur de l’espace, le fait est exceptionnel. Alors deux, imaginez ! C’est l’expérience fabuleuse qu’ont vécue 600 jeunes lotois, hier, à l’Astrolabe de Figeac.
Dès le début de la rencontre, les deux astronautes accueillis à l’Astrolabe à Figeac ont donné le cap.
Devant 300 écoliers hier matin, puis autant de collégiens l’après-midi, ils ont fait passer un message d’amitié. Pour Charles Walker, 19 jours dans l’espace pour l’Agence spatiale américaine, et son homologue russe, Aleksandr Balandine, 6 mois en orbite dans la station MIR, il n’y a pas de nationalité qui vaille.
Cette rencontre exceptionnelle qu’ont pu vivre 600 jeunes lotois tirés au sort parmi 2 000 inscrits, a été organisée par l’association Carrefour des sciences et des arts, sur une initiative de la Cité de l’Espace avec l’Association des Explorateurs de l’Espace en congrès cette semaine à Toulouse.
Durant plus d’une heure, le jeune public a posé ses questions. « Quelle est la chose la plus importante dans l’espace ? Le bien le plus précieux c’est celui qui est à vos côtés à bord, avec vous en apesanteur. Nous étions deux sur MIR, il fallait bien s’entendre et préserver notre amitié », leur expliquait Aleksandr Balandine.Quelques instants plus tôt, nous l’avions interrogé sur son plus beau souvenir… « C’était il y a 27 ans. Quand j’ai décollé mon fils venait de naître, je n’ai pas pu le voir. Quand je suis revenu sur Terre, il avait 6 mois. À Moscou, ma femme m’a accueilli avec lui, il m’a saisi la moustache. C’est cela aussi le bonheur de la vie ».
Deux hommes au destin rare se sont donc confiés à cette nouvelle génération. S’ils ont eu la tête parmis les étoiles ils gardent les pieds sur terre… « Quand on regarde par le hublot de là-haut, il n’y a pas de frontière… Face à nous aujourd’hui, nous voyons des enfants qui commencent tout juste à comprendre ce qu’est leur vie, à se faire une vision du monde. Nous leur disons qu’il est enfin temps de vivre tous ensemble », insistait l’astronaute russe les invitant à construire leur avenir en s’instruisant.
Évoquant les incendies, la fumée des usines, la pollution, ils parlaient des problèmes de la terre générés par l’homme et de l’intérêt de conduire des expériences depuis l’espace, de mesurer les choses avec ce recul… spatial, pour mieux en comprendre la fragilité.
Interrogé sur les premiers pas d’un homme sur Mars, Aleksandr Balandine confiait : «Ce n’est pas d’y marcher ou pas qui compte, c’est ce que nous aurons pu faire ensemble. Une coopération internationale sera nécessaire pour développer des idées, de la technologie, trouver des solutions pour éviter la radiation martienne. Une approche commune serait quelque chose de merveilleux», concluait-il.
Jusqu’au 25 octobre, animations à l’Astrolabe : www.astrolabe-grand-figeac.fr
Source : La Dépêche du Midi – Publié le 20/10/2017 – Laetitia Bertoni