C’est bien connu : nul n’est prophète en son pays. L’adage s’est vérifié pour Railcoop, première société coopérative ferroviaire de France basée à Cambes, qui s’est retrouvée au cœur d’un vaste débat lors du dernier conseil communautaire du Grand Figeac réuni en séance mardi 30 mars à Capdenac-Gare.

Très divisés sur l’objectif mené par cette coopérative qui souhaite relancer des trains sur les lignes délaissées par la SNCF, les élus du territoire, une fois n’est pas coutume, ont longuement discuté sur la prise de participation de la collectivité au capital de Railcoop proposée par le président du Grand Figeac, Vincent Labarthe.

Après de nombreuses prises de paroles, la décision a finalement été adoptée (47 voix pour, 13 votes contre et 23 abstentions) de souscrire 225 parts sociales pour un montant de 22 500 euros ce qui représente 0,50 centime par habitant du Grand Figeac. La communauté de communes a ainsi rejoint l’aventure et emboîte le pas à onze autres collectivités comme le département de la Creuse, la ville de Vichy ou encore la communauté d’agglomération de Montluçon qui ont souhaité participer au capital de la société coopérative.

Vingt emplois d’ici l’été

“Ce qui m’a étonnée ce n’est pas le débat qui est important mais c’est que ce débat n’ait pas eu lieu dans les autres collectivités sociétaires qui ont voté quasiment à l’unanimité, confie Alexandra Debaisieux, directrice générale déléguée de Railcoop. On ne s’attendait pas à ce débat alors qu’on est une entreprise du territoire”. La dirigeante précise d’emblée que la participation du Grand Figeac est “un investissement et non pas une subvention”. “Cela renforce notre capital social et apporte une vraie richesse d’intelligence collective et territoriale”. Née à Blars, constituée à Cajarc et basée à la pépinière d’entreprises de la zone de Quercypôle à Cambes, Railcoop est ancrée dans le Grand Figeac. Ses dirigeants revendiquent depuis les débuts il y a deux ans leur volonté de se développer localement. “C’est dans l’ADN de Railcoop d’être dans les territoires. On va d’ailleurs installer notre siège à Figeac” annonce Alexandra Debaisieux. Situé près de la gare, un plateau en travaux doit en effet dans les prochaines semaines accueillir une partie de l’équipe qui s’étoffe encore et est à l’étroit aujourd’hui à Cambes. “L’équipe se compose d’une dizaine de personnes qui sont venues d’autres régions à Figeac. D’ici l’été, une dizaine d’autres créations de postes sont prévues. D’ici la fin de l’année, on va aussi lancer le service de fret avec des conducteurs recrutés qui seront basés à Capdenac”.

Audrey Lecomte – La Dépêche -Le 07/04/2021