Armement, nucléaire, aérospatial, depuis 1981 LF Meca fabrique des pièces mécaniques pour les plus grands donneurs d’ordres, en ayant fait un petit détour insolite sur le marché du pin’s. Tout cela au milieu des bois.
« C’est ici l’usine à pin’s ? » Oui, c’est ici, à flanc de colline, au milieu des bois, entre Lanteuil et Beynat, au lieu-dit Fontourcy (Corrèze). En 1981, les frères Laumond, Dominique et Paul, montent LF Meca dans l’ancien atelier de menuiserie de leur père. « On est un peu artiste et beaucoup paysan. On a tout appris par nous-mêmes », lance Dominique Laumond en bleu de travail, comme ses dix-sept salariés. En 1990, ils délocalisent leur activité de « 153 mètres et demi ». « Nous faisons de la mécanique de précision alors soyons précis ». Depuis l’entrée de l’usine, on aperçoit le petit atelier où est née l’entreprise.

Les pin’s ? « Toute  une aventure »

En plus d’être autodidactes, les Laumond ont aussi de l’imagination. « Après la guerre du Golfe, il y a eu une forte baisse de l’activité. Alors on a fabriqué des pin’s. Ça a été toute une aventure. Il a fallu aller en Suisse chercher des machines ». Dans une boîte en bois posée au-dessus de la vitrine abritant les autres réalisations de l’entreprise, sont conservés tous les pin’s fabriqués à l’époque. Les Majorettes de Malemort, le club de foot d’Objat ou encore la DDE ont leurs pin’s, aujourd’hui collectors. « Pendant un an, ça s’est vendu comme des petits pains. Nous avons fait 900.000 francs de pin’s et 400.000 francs de mécanique cette année-là. Puis, plus rien ».

La PME revient alors à ses fondamentaux. « La mécanique, elle est partout », lance Dominique Laumond. La vitrine des réalisations parle d’elle-même. On y trouve des pièces de moteurs automobiles, des verrous de portes de chars d’assaut, des pièces de machines outils permettant de fabriquer de la fibre de carbone pour concevoir les avions mais aussi un système révolutionnaire de rayonnage pour un vélo de compétition ou encore un outil de travail pour un tatoueur… « Au fil du temps, on a fait des pièces de plus en plus pointues ».

Une évolution parallèle à celle du parc de machines qu’abrite cette usine de 1.200 m² qui a connu quatre agrandissements successifs. « On a commencé avec des machines conventionnelles. Aujourd’hui, on travaille sur une vingtaine de machines à commande numérique. Notre savoir-faire : l’usinage de précision pour des petites et moyennes séries ».

Des hommes au pied des machines

Mais au pied des machines, aussi modernes soient-elles, il y a des hommes. Et Dominique Laumond le sait trop bien. « C’est l’homme qui pilote et qui assure la fabrication et la qualité des produits finis. Chaque salarié est responsable de sa pièce, tient à préciser le chef d’entreprise. Et chaque salarié est très impliqué dans la bonne marche de la société ».

C’est notamment pour ces raisons que les frères Laumond, qui ont l’âge de prendre leur retraite, cherchent à céder leur usine « dans la continuité de ce que [nous] avons créé. Que l’activité reste ici ».

Armement, aérospatial, machines-outils, nucléaire, énergie, électronique… Le panel d’activités de LF Meca est large, tout en réalisant 35 % de son chiffre d’affaires à l’export. Et l’usine à pin’s compte bien continuer… en restant au milieu des bois.

 

Source: Émilie Auffret – www.lamontagne.fr/entreprendre – Publié le 14/03/2018 à 06h57 – Des pin’s à l’aérospatiale, l’aventure atypique de l’usine LF Meca à Beynat en Corrèze