Dans un contexte économique touché de plein fouet par la crise sanitaire, plus de 110 industriels parmi les 154 fédérés sous la bannière de Mecanic Vallée se sont rencontrés hier à Decazeville pour défricher de nouvelles pistes et établir des plans d’actions en vue de maintenir leurs activités durant cette traversée du désert.
La 22e édition des rencontres de Mecanic Vallée était résolument placée sous le signe du changement : sans public ni recrutements en raison des consignes sanitaires. Un format inédit qui a incité les capitaines d’industries à se projeter dans l’avenir pour minimiser les effets de la crise. Pour Jean-François Chanut, le président de Mecanic Vallée, « la baisse des transports associée à des chaînes de fabrication tournant au ralenti a des impacts importants sur nos entreprises qui travaillent en majeure partie pour l’aéronautique, l’automobile et la machine-outil. Dans ce secteur, des emplois sont forcément sur la sellette, certains annoncent même des plans de sauvegarde de leurs entreprises assortis d’activités à temps partiel ». D’autres secteurs, en revanche, sont plus épargnés, « des métiers traversent mieux la crise, c’est le cas des industriels qui œuvrent pour le domaine médical, de la mécanique de précision, du luxe ou pour la Défense qui restent en tension en proposant des recrutements », poursuit-il. Sous sa casquette de président de Ratier Figeac, cette fois, Jean-François Chanut se veut optimiste, « l’activité de l’entreprise que je dirige a chuté de 30 %, mais je persiste à croire que le pire est derrière nous, toutefois le retour à la normale devrait prendre trois ans », souligne-t-il, en n’osant même pas penser aux conséquences « dramatiques d’une éventuelle deuxième vague ».
Les entreprises se mettent au vert.
Entre deux « speed-meeting » permettant aux chefs d’entreprises de rencontrer leurs homologues et donneurs d’ordres, de nouer des partenariats et de proposer leurs services, le thème de la diversification était sur toutes les bouches. Un mot d’ordre : se réinventer pour mieux rebondir pendant, et surtout, après la crise. « Nos entreprises possèdent les compétences pour décrocher de nouveaux marchés en pleine expansion que sont, par exemple, le développement des moteurs à hydrogène, la méthanisation qui consiste à produire de l’énergie en recyclant nos déchets ou la conception de centrales éoliennes flottantes », souligne Jean-François Chanut. Autant de domaines qui ont le vent en poupe avec, à la clef, des promesses de transition énergétique qui représentent un gisement d’emplois considérable. C’était justement le thème des trois conférences sur les énergies renouvelables citées plus haut qui ont été animées par des professionnels en marge de cette manifestation.
D.M.
Publié le 02/10/2020 – La Dépêche