La Corrèze est une terre de mécanique et les entreprises du secteur travaillent dans des proportions différentes pour le marché de l’aéronautique. Un marché difficile à dompter.

Mecalliance est un modèle du genre. Depuis 2009, cette SARL regroupe quatre entreprises corréziennes de mécanique : GFI, Precitol, Avenir Mécanique et MGP. « Ce réseau s’est monté pour pallier la crise de 2008 qui nous touchait de plein fouet, précise Jérôme Muzergues, son directeur. Cette année-là, on a perdu entre 30 à 50 % de nos chiffres d’affaires ». Et ils ont réagi, notamment en reprenant et renforçant leur réseau de sous-traitance aéronautique.

« La Corrèze est située sur les axes de l’aéronautique »

Chacun a toutefois gardé ses savoir-faire. GFI, bureau d’étude basé à Limoges, dessine des pièces d’usinage. MGP, à Donzenac, fabrique des mastodontes d’acier de plusieurs mètres de large. Avenir Mécanique, à Brive, des pièces ultra précises. C’est sur ce site que la production est le plus tournée vers le secteur aéronautique. Enfin, Precitol est spécialiste de la soudure avec ses robots ultra modernes. « On travaille en symbiose afin d’être plus réactifs ».

Et ça semble payer. L’épais catalogue des réalisations parle de lui-même. « Pour Air France, on fait des chariots de manutention pour transporter les réacteurs des avions qui vont en maintenance. On fait aussi de l’outillage pour démonter les réacteurs. Dans ce domaine, on travaille beaucoup pour Figeac Aéro », précise Jérôme Muzergues.

Pour lui, l’environnement corrézien est « très porteur sur les axes aéronautiques. Par exemple, on fait faire le traitement de certaines de nos pièces chez Mécabrive (groupe Figeac Aero) juste à côté ».

En terme de perspectives, Jérôme Muzergues ne se plaint pas : « Nous avons la chance d’avoir des marchés récurrents même si l’aéronautique est une activité très cyclique. En revanche, ceux qui ont beaucoup investi pour l’A380 connaissent des difficultés aujourd’hui ».

Jean-Marie Jacquet, chez Mecanat confirme que le marché aéronautique est « plutôt solide », avec « des prévisions sur les trois prochaines années ». L’entreprise, appartenant au groupe Euclide, a emménagé sur un tout nouveau site à Brive en 2016. Elle réalise 45 % de son chiffre d’affaires de 6,3 millions d’euros pour l’aéronautique.

En revanche, il ne suffit pas de rester les deux pieds dans le même sabot. Le patron de Debitex, Eric Dupinet, l’a bien compris. Son entreprise travaille aujourd’hui pour les principaux programmes en cours en terme de moteur. « Nous sommes microbiens mais indispensables, plaisante-t-il. Toute la chaîne démarre avec nous ». Même au quatrième ou cinquième rang, loin derrière les têtes de ponts Airbus et Safran, Debitex était présent au milieu des géants au salon du Bourget l’an dernier. « On a aussi subi la crise en 2009. Mais en 2011, il y a eu une reprise et depuis, on vit une montée en puissance ». Une montée en puissance dont certains n’ont pas l’air de profiter comme chez Deshors ADI où les salariés ont exprimé leurs inquiétudes en terme d’activité la semaine dernière ( Lire par ailleurs).

Source: www.lamontagne.fr – Emilie Auffret – Publié le 22/03/2018 – Dans l’ombre, les sous-traitants corréziens constituent la base de la chaîne aéronautique