Le tribunal de commerce de Toulouse vient de décider la cessation immédiate d’activité pour l’équipementier automobile SAM, à Viviez (Aveyron). 333 emplois directs condamnés.

Clap de fin pour la SAM (Société aveyronnaise de métallurgie), à Viviez, dans l’Aveyron. Le tribunal de commerce de Toulouse (Haute-Garonne) vient de prononcer, ce vendredi 26 novembre, la cessation d’activité immédiate de l’entreprise. Le coup est rude à encaisser pour le bassin de Decazeville et plus largement pour l’économie aveyronnaise, déjà très secouée par les menaces qui pèsent sur plus de 750 emplois du site de Bosch Rodez, à Onet-le-Chateau.  Avec la fermeture de la SAM, ce sont 333 emplois directs qui sont condamnés.

Ayant pris acte de la position de Renault seul et dernier client de la fonderie aveyronnaise, de ne pas soutenir le projet de reprise présenté par Patrick Bellity, patron de la société orléanaise Sifa Technologies (groupe Alty), le tribunal de commerce a décidé de mettre un terme à la poursuite d’activités initialement autorisée jusqu’au 10 décembre 2021, dans le cadre de la procédure de liquidation judiciaire mise en place le 15 septembre 2021.

Des effectifs qui n’ont cessé de chuter

La fin d’un douloureux feuilleton pour les salariés de l’entreprise aveyronnaise, dont les effectifs n’ont cessé de fondre au fil de ces dernières années. La SAM, créée au début des années 70, n’en finit pas de panser ses plaies. Placée en redressement judiciaire une première fois en 2016, avant d’être reprise en décembre 2017 par le groupe chinois JinJiang, la société a dû une nouvelle fois être mise en redressement, à peine deux ans plus tard, en décembre 2019. A cette date, l’équipementier automobile aveyronnais employait encore 417 salariés.

Jusqu’au bout, les élus du personnel ont voulu y croire et s’accrochaient encore, au lendemain même de la décision de Renault (officialisée dans un communiqué le 23 novembre), sur l’éventualité de mettre à profit une nouvelle période de poursuite d’activité, jusqu’en mars 2022, pour trouver une nouvelle solution pérenne de reprise. Le tribunal de commerce en a donc décidé autrement, en cohérence avec sa décision initiale de conditionner son délibéré sur l’offre de reprise, au soutien du groupe Renault.

Reste maintenant à accompagner les salariés. Dans son communiqué du 23 novembre, le constructeur automobile a assuré qu’il poursuivrait “le dialogue avec les salariés de SAM afin de leur proposer des solutions alternatives d’emploi au sein du Renault Group”. De leurs côtés, les délégués CGT du site ont déjà fait connaître leurs inquiétudes concernant des propositions de reconversion qui porteraient sur des sites industriels éloignés, notamment situés dans le nord de la France. A suivre…

L’Usine Nouvelle – Le 26/11/2021 – Marina Angel