La Région Occitanie assure la maîtrise d’ouvrage de ce projet d’équilibre territorial particulièrement conséquent, pour lequel l’architecte sera désignéavant la fin de l’année.

On en parle depuis des années, mais l’on ne voyait toujours rien venir. Un vrai serpent de mer, qui a, pendant longtemps, agité les débats municipaux et communautaires… Le projet du nouveau campus universitaire de Saint-Éloi est enfin sur les rails. Et sur les bons rails, cette fois. Dans le cadre du financement des grands équipements, la Région Occitanie vient, en effet, d’octroyer une aide complémentaire de 4 millions d’euros pour la construction d’un bâtiment d’enseignement sur le nouveau campus.

Nouvel amphithéâtre et restaurant universitaire

Ce projet s’inscrit dans le projet immobilier de Saint-Éloi qui prévoit le rapprochement géographique de l’Université Champollion et de l’IUT et «permettra à Rodez de disposer d’un pôle universitaire capable de lui donner une visibilité sur la carte régionale de l’enseignement supérieur». Le point sur ce dossier de premier plan, pour lequel le conseil régional d’Occitanie mobilise 8 millions d’euros, à travers les crédits de la Région et ceux des fonds structurels européens. Sur un total de 12 millions d’euros, pour les bâtiments pédagogiques.

«Voilà près de 15 ans qu’on parle de ce projet. Dans le cadre du contrat de Plan état-Région, j’ai souhaité que la Région soit le maître d’ouvrage, explique la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga. Nous avons commencé à définir les besoins dans le cadre d’une complémentarité entre l’IUT et Champollion, afin d’améliorer l’accueil de plus d’un millier d’étudiants supplémentaires. Ce sera un vrai campus. Il y a juste un an, nous avons appris qu’il y avait des contraintes techniques, en raison des anciennes fondations de la piscine Tournesol. Des études sur la nature des sols étaient également nécessaires, ce qui a encore retardé le projet.»

Les nouveaux locaux intégreront notamment un amphithéâtre ainsi que des salles de e-learning. Le projet représente un investissement de 12 millions d’euros, dont 8 millions d’euros abondés par la Région et l’Europe, 2,6 millions d’euros par l’État, Rodez Agglomération et le conseil départemental intervenant chacun, à hauteur de 700 000 euros.

Le campus de Saint-Éloi sera également doté d’un restaurant universitaire, dont l’aménagement représente un investissement de 4 millions d’euros, cofinancé par l’État, la Région, qui participe à hauteur de 1,5 million d’euros, Rodez Agglomération et le Département de l’Aveyron.

L’architecte bientôt désigné

Le concours d’architecture ayant eu lieu, le choix définitif de l’architecte chargé de réaliser le projet sera arrêté d’ici la fin de l’année. Les premiers travaux devraient être logiquement engagés d’ici la fin de l’année prochaine, pour une mise en service du nouveau campus universitaire ruthénois, à l’automne 2021.

«Il faut avancer, insiste la présidente de l’assemblée régionale d’Occitanie. La Région a de l’ambition pour les jeunes Aveyronnais. Ce nouvel équipement va permettre d’offrir de nouvelles formations et de renforcer ce qui existe déjà dans les domaines des sciences, des langues, du sport, du droit, de la gestion, de l’économie… Je suis très attachée à la décentralisation de l’enseignement supérieur et aux villes d’équilibre. J’en profite pour rappeler que nous avons déjà conforté la formation en masso-kinésithérapie et créé des antennes de l’école régionale de la deuxième chance et de l’école régionale du numérique. C’est essentiel pour l’attractivité du département.»


Bruno Bélières, un nouveau directeur à l’IUT

Après dix années passées à la direction de l’IUT, Jean-Yves Bruel vient tout juste de céder sa place à Bruno Bélières. Depuis le 1er septembre, l’ancien chef du département informatique, a pris les rênes de cet établissement qui héberge près de 650 étudiants. Et c’est en véritable chef d’équipe, prônant l’ouverture aux autres et aux nouvelles technologies, qu’il a endossé ce rôle.

Ainsi, quand il parle de la réussite de l’établissement, il met en avant le travail de la centaine de personnes œuvrant au sein de l’IUT. Des enseignants au personnel en passant par les vacataires. «C’est une équipe dévouée, enthousiaste et motivée qui est présente. Ce ne sont pas des paroles en l’air que je vous dis là. Et c’est cette proximité avec les étudiants qui font que l’étudiant se sent ici utile. Il n’y a pas d’anonymat». Et l’IUT a pu le constater au gré des rentrées successives, sa «taille humaine» est un de ses piliers. «Puis il y a l’aura de l’université de Toulouse Capitole 1» souligne Bruno Bélières, rappelant que les étudiants sont pour un tiers aveyronnais, un tiers de Midi-Pyrénées et un tiers du reste de la France.

«Et l’on a la chance de bénéficier de deux bassins d’emplois dynamiques : Rodez et le département ainsi que Toulouse. Dans le domaine de l’informatique, Rodez est le deuxième employeur après Midi-Pyrénées».

Fort de cela, l’établissement jouit également d’un riche carnet d’adresses, sur lequel il sait s’appuyer.

«Notre rôle tient aussi dans le lien créé entre les entreprises, notamment dans ce que j’appelle le transfert de technologie» avance Bruno Bélières. Entre l’organisation d’un «Escape game» le jour de la rentrée, afin de favoriser l’intégration des étudiants, et la venue du brillant mathématicien Cédric Villani, pour une conférence à laquelle avaient été invités de nombreux acteurs du territoire, Bruno Bélières et l’IUT sont bel et bien en ordre de marche.

Quant à la mise en place du nouveau campus, elle se prépare. «C’est une autre ouverture aux autres. Il y aura un véritable échange entre les étudiants, avec qui plus est un nouveau restaurant universitaire : c’est vraiment bien» souligne Bruno Bélières. «Puis nous devons être acteur de l’aménagement du territoire».

En attendant, le prochain grand rendez-vous de l’IUT est programmé le 11 octobre, et ravit déjà le spécialiste de l’informatique qu’est Bruno Bélières. C’est une journée consacrée au numérique. «Est-il omniprésent ?»