Christophe Secheret a tout plaqué pour se lancer dans l’entrepreneuriat. Il a repris Lacotte Industrie au Palais-sur-Vienne, un projet rendu possible grâce à une mobilisation collective.

De son propre aveu, il a « raclé les fonds de poches ». « Je travaillais dans une start-up dans le domaine de l’impression 3D. Ce sont des technologies nouvelles qui font rêver, mais il n’y a pas encore d’application industrielle concrète. Au bout d’un an, je suis parti. Je me suis retrouvé au chômage à 40 ans, et j’ai investi toutes mes économies dans ce projet de reprise », explique Christophe Secheret.

Trouver les fonds

Après avoir vendu sa maison, et même demandé un peu d’argent à ses parents, il se construit un capital de départ de 350.000 euros. Il contacte la Chambre de Commerce et d’Industrie de Limoges, qui l’aide à rechercher une entreprise. « Je cherchais une société de 10 salariés, mais lorsque je suis tombé sur Lacotte Industrie, tout concordait. J’étais en phase avec ce qu’ils proposaient ». Pendant un an, Christophe Secheret s’emploie à trouver le financement nécessaire à la concrétisation du projet. La CCI le met en contact avec le Réseau Entreprendre.

« Il y avait 25 emplois en jeu. La mission principale du réseau est de les conserver. Pour cela nous accompagnons les entrepreneurs. Christophe est devenu lauréat du réseau et bénéficie donc d’un accompagnateur, lui-même entrepreneur, pendant deux ans »,

Magali Valade (Directrice du Réseau Entreprendre)

Christophe Secheret reçoit 52.500 € de l’association. Il va aussi défendre son projet devant les Business Angels, un groupe d’anciens entrepreneurs. Convaincus, sept d’entre eux investissent 150.000 € dans la reprise. Et la liste des partenaires est encore longue. La région Nouvelle-Aquitaine subventionne la reprise à hauteur de 200.000 euros, « une véritable surprise » pour l’entrepreneur qui pensait n’obtenir qu’un prêt.
Les banques Tarneaud, BCAPA, et BPI France apportent la moitié des fonds. « Le profil de Christophe, les postes importants qu’il a occupé dans des multinationales comptent. Mais une entreprise à taille humaine n’a rien à voir. Il a tout de même réussi à nous convaincre », explique Cathy Bouzanne, de la Banque Tarneaud.
La ténacité de Christophe a impressionné son prédécesseur Philippe Faucher. « Je pensais qu’un groupe reprendrait. Mais que ce soit une seule personne, cela fait perdurer les valeurs d’une entreprise familiale. Il me fait penser à moi à l’époque » sourit Philippe Faucher, qui a lui-même repris l’entreprise en 1989.

L’aventure continue

Christophe Secheret, qui a pris ses fonctions au 1er juillet, est bien décidé à se montrer à la hauteur. « Nous produisons des pièces compliquées pour des industriels locaux, des entreprises de robotiques et deux clients dans le domaine de l’aéronautique. Nous le faisons en France avec un service personnalisé. Ici, les employés n’appuient pas sur un bouton, ils s’occupent de la pièce de A à Z, et ça va continuer. Peu à peu, nous mettrons en place des moyens pour l’impression 3D, pour évoluer avec notre temps », se projette le nouveau chef d’entreprise.

Source: www.lepopulaire.fr – Publié le 12/09/2018 à 09h00 – Lacotte Industrie repris par Christophe Secheret au Palais-sur-Vienne